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Senin, 03 Februari 2020

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Les Vies parallèles, tome 5 : Aristide-Caton l'Ancien ; Philopoemen Flamininus

Category: Livres,Histoire,Grandes Périodes de l'Histoire

Les Vies parallèles, tome 5 : Aristide-Caton l'Ancien ; Philopoemen Flamininus Details

Biographe et philosophe grec, Plutarque (c. 45 ?? 125 ap. J-C.) nous a légué une ?uvre importante, où la philosophie et la biographie occupent une place de choix. Nous possédons de lui les ?uvres morales, un ensemble varié de traités et de dialogues consacrés à des questions de philosophie morale (d'où le titre de l??ensemble), mais aussi à des sujets littéraires, politiques, scientifiques, religieux. C??est aussi en moraliste que Plutarque s??est intéressé à la vie des hommes illustres: ses Vies parallèles sont un immense recueil de biographies de grands hommes de l??histoire, présentées presque toutes par paires (un Grec étant mis chaque fois en parallèle avec un Romain). D??une érudition prodigieuse, l???uvre de Plutarque est un trésor de connaissances, de faits et d??idées. Dès l??Antiquité, elle a exercé une influence considérable, et parmi les très nombreux esprits que Plutarque a marqués on relève Shakespeare, Montaigne ou encore Rousseau. Au-delà de leur portée philosophique, ses ?uvres sont une mine de renseignements pour tous ceux qui s??intéressent à la civilisation gréco-romaine.  Helléniste ; Professeur au Lycée de Troyes (en 1964)Hélléniste et traducteur, ?mile Chambry a édité et traduit Putarque, Platon et les Fables.Robert Flacelière dut directeur de l'?cole normale supérieure et membre de l'Académie des inscriptions et belles-lettres. On lui doit, dans la CUF, l'édition d'une grande partie des ?uvres complètes de Plutarque.Professeur de littérature et civilisation grecques à la Sorbonne, Paris IV et directeur de l'Unité de recherche sur la médecine grecque au CNRS (1990-2000), président de l'école doctorale Mondes anciens et médiévaux ; Membre de l'Institut, Académie des inscriptions et belles lettres (1997)

Reviews

Grec romanisé vivant à l'apogée du Haut-Empire, Plutarque veut prouver dans les Vies parallèles que les Grecs eurent aussi leurs grands hommes. 250 ans de domination romaine en Grèce ne pouvait pas effacer ce fait !Si l'on en croit Platon, cité par Plutarque : "Thémistocle, Cimon et Périclès ont rempli la cité de portiques, de richesses et de mille superfluités, mais Aristide, lui, a gouverné en vue de la vertu." Le moraliste pare donc son héros de toutes les vertus : il est désintéressé, avisé et plus soucieux du bien public que de ses affaires personnelles. Plutarque lui offre aussi un rôle central et totalement démesuré dans les guerres médiques. En fait, Aristide s'occupe de tout ! Et, au passage, Plutarque en profite pour laver les Thébains de l??accusation de médisme en rejetant la faute sur la minorité oligarchique au pouvoir.Pour finir, on notera, au chapitre VII, une intéressante description de la procédure d??ostracisme et la savoureuse et célèbre anecdote à propos de l??ostracisme d??Aristide : "Ce jour-là, dit-on, tandis que les gens inscrivaient les noms sur les tessons, un homme illettré, un rustre complet, tendit son tesson à Aristide, qu??il prenait pour n??importe quel passant, et lui demanda d??inscrire dessus le nom d??Aristide. Celui-ci, étonné, lui demanda si Aristide lui avait fait du tort. "Aucun, répliqua l??homme, je ne le connais même pas, mais j??en ai assez de l??entendre partout appeler le Juste !" A ces mots, Aristide ne répondit rien ; il inscrivit le nom sur le tesson et le lui rendit. En quittant la cité, il tendit les mains vers le ciel et prononça une prière qui fut, semble-t-il, tout le contraire de celle d??Achille : "Puissent les Athéniens ne jamais se trouver dans une situation qui oblige le peuple à se souvenir d??Aristide !""Caton, quant à lui, fait le lien entre le mos maiorum de la vieille Rome républicaine et les philosophies platonicienne et pythagoricienne. Grand pourvoyeur d'apophtegmes, il mène une vie placée sous le sceau de la "simplicité ancestrale", de la tempérance, de la persévérance et de la modestie. Il refuse les plaisirs et le luxe, tout le superflu. En cela, il s'accorde parfaitement avec la morale platonicienne de Plutarque : "Le dieu est absolument sans besoin ; la vertu la plus parfaite et la plus divine que puisse posséder un être humain, c??est donc d??avoir le moins de besoins possible." Et Plutarque (dont la source principale est? Caton lui-même !) d??aligner les clichés et les poncifs comme autant de soldats au garde-à-vous : "Un homme fidèle à l??habitude ancestrale de travailler de ses mains, un homme qui se contentait d??un dîner frugal et d??un déjeuner froid, d??un vêtement simple et d??une demeure plébéienne, un homme qui trouvait plus enviable de ne pas avoir besoin du nécessaire que de le posséder, un tel homme était exceptionnel. Dès cette époque, la cité était trop grande pour conserver sa pureté ; sa domination sur tant de pays et d??hommes l??avait mise au contact de nombreuses coutumes et elle avait subi l??influence des modes de vie les plus variés." Mais Caton prend aussi ses charges publiques très au sérieux : "Il se montrait grave et solennel, inflexible quand il s??agissait de la justice, rigide et sévère lorsqu??il donnait des ordres au nom de l??Empire. Aussi jamais la puissance romaine n??avait-elle inspiré à la fois plus de terreur et de d??affection à ses habitants." Evidemment, "il fut bon père, excellent époux, et un administrateur remarquable de ses biens". Tout juste le moraliste déplore-t-il la "dureté excessive" de son héros à l??égard des animaux et des esclaves vieux ou blessés : "Il ne faut pas en effet se servir des êtres animés comme s??il s??agissait de chaussures ou d??ustensiles, et les rejeter une fois qu??ils sont brisés ou usés par le service. Nous devons nous habituer à nous monter doux et bienveillants avec eux, ne serait-ce que pour nous entraîner à pratiquer l'humanité".Néanmoins, en vieillissant, Caton s'enrichit et, bien entendu, cette richesse corrompt quelque peu sa vertu. Tellement infatué de lui-même qu'il en arrive à agacer Plutarque, il devient en outre hellénophobe, manifeste de la dureté envers ses serviteurs, fait bonne chère, pratique l'agriculture en dilettante. "Une telle présomption ne fut pas, semble-t-il, sans attirer la colère de la Némésis : il perdit sa femme et son fils." Mais, encore vert malgré ses 80 printemps, Caton fricote alors avec une petite servante. Il décide de se marier avec elle, un mariage que le moraliste désapprouve : "A un âge si avancé, amener chez son fils adulte et chez la jeune épouse de celui-ci la fille d??un appariteur, d??un employé public qui touchait un salaire, voilà qui manque totalement de noblesse."Philopoemen, de son côté, est encore un héros parfait : homme d??action, il est "hostile à l??oisiveté" ; considérant l??agriculture comme "la source de revenus la plus légitime", il est désintéressé, sérieux et simple ; doté d??une vigueur guerrière peu commune, il est un chef de guerre brillant ; enfin, dans les discours des philosophes comme dans les ?uvres des poètes, il cherche avant tout ce qui peut renforcer sa vertu. Il est donc logique, puisque "en toute situation, comme le veut la nature, le meilleur doit commander", que Philopoemen soit désigné stratège des Achéens : "On reconnut qu??il ne le cédait en vigueur à aucun des jeunes gens, en sagacité à aucun des vieillards, et qu??il était le plus capable pour combattre comme pour commander."Maniant le mot d??ordre politique de "la liberté des Grecs" menacée par les souverains hellénistiques, Flamininus est, au moment de Cynoscéphales, un "homme jeune, au visage bienveillant, qui parlait et comprenait le grec et qui était épris de gloire véritable". C??est ce philhellénisme affecté qui lui permet d??asseoir la domination romaine en Grèce : "Si le chef n??avait pas possédé une nature aussi bonne, s??il n??avait pas su recourir aux paroles plus qu??à la guerre, s??il n??avait pas fait preuve de persuasion quand il sollicitait et de douceur lorsqu??on le sollicitait, et déployé une immense énergie au service de la justice, la Grèce n??aurait pas accepté aussi facilement une domination étrangère à la place de celle à laquelle elle était accoutumée."

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